LE TRAILHOUNET 18K
GRUISSAN KINETIK TRAIL 2024
Week-End Givrés
LE COMPTE-RENDU
- Veille de course
C'est le week-end annuel Givré. Cette année, les orgas ont choisi d'aller dans le sud-est pour le Gruissan Kinetik Trail. Presque 10 ans que je suis au club mais j'ai encore ma virginité. Pour moi, c'est le premier week-end Givré. Pourvu que ça fasse pas trop mal.
Vendredi, j'arrive chez Tonton du Bled qui embarque son cabas un peu lourd dans son 504 Break. Enfin presque. C'est plutôt un Berlingo. Départ. On récupère rapidement DJ Juju, Lili Brin d'Acier et Doc Kérosène. C'est parti pour la longue route. La voiture est un peu penchée, ils ont chargé la mule avec leurs sacs. Mince, j'avais pas prévu qu'on partait pour le mois. Séance discothèque et blind test. Heureusement, les goûts ne sont pas trop disparates. Ca oscille entre du rock, de la soul, du funk, du hip et du hop. Ca le fait, le temps passe vite et on débarque à l'hôtel où sont déjà présents tous les autres Givrés. On est presque une quarantaine. Ouais gros, les Givrés sont dans la place. Lé lé la.
Biscuits apéritifs et pizzas, un repas bien diététique. Les Givrés c'est pas vraiment un club pro, faut l'avouer. Mais bon, on y prend pas la licence pour devenir Champion de France non plus. Allez, il est temps d'aller au dodo. Je partage la chambre avec l'Insubmersible. Le vent souffle. On est dans le sud-est, c'est sûr. La nuit passe plutôt bien.
- Matin de course
Petit-dèj luxueux. L'hôtel est bien chouette et le patron et la patronne sont aux petits soins pour nous. Je m'en fous plein la panse. Il paraît qu'il y a une course en début d'après-midi, mais bon, c'est trop tentant. Promenade en bord de mer puis direction le resto. Doc Kérosène nous gère le trajet. Elle est pas chiante, c'est "va par là si tu veux", "tourne à droite si tu le sens", "va tout droit si tu as envie". Bon, on finit par arriver quand même. C'est le repas du midi. A 11h. Et c'est assez folklo avec le cuisto-deejay au micro. On mange. Pâtes. Crème. Crème. Poulet discret. Crème. Me voilà revenu 20 à 30 ans en arrière avec les repas d'avant-match au rugby. Moment nostalgie.
Le vent souffle. La pluie s'invite. Et pas qu'un peu. Comme vache qui pisse. Elles se sont même mises à plusieurs. Moment de doute. Tiens, ça me rappelle pourquoi je prends pas souvent des dossards. Il me faut mon p'tit confort de course. Ni trop chaud ni trop froid. Plutôt tiède. Le soleil mais pas trop. Pas de vent, juste une petite brise qui rafraîchit. Pas de pluie, pas de gadoue, un petit air frais qui sied à mon teint. Je m'embourgeoise.
- La course
On est au départ de la course. Les dieux du trail ont entendu nos prières. Enfin, à moitié, ils sont peut-être un peu sourdingues. La pluie s'arrête. Le vent non. Ca souffle fort. Je m'en fous, j'ai pas fait mon brushing ce matin. Une trentaine de Givrés sont inscrits sur ce 18K. Ils sont là, avec leur haut bleu aux couleurs du club. C'est cool. Je suis pris par l'ambiance.
2 ans et 8 mois que je n'avais pas pris un dossard. La dernière fois, c'était en avril 2022 pour le 22K du Nouste Trail. Et avant cette dernière, c'était en avril 2019 pour le 53K du Trail des Citadelles. Un dossard tous les 3 ans. Je fais sacrément baisser la moyenne du club. Ces dernières années, j'ai beaucoup marché, j'ai couru très peu. Ce week-end, c'est un peu pour tenter de me motiver, voir où j'en suis. Prépa très courte et pas très sérieuse. Je n'ai aucune certitude, que des doutes. On verra bien. En tout cas, là, je me sens bien. Bon, faut dire qu'on est encore à l'arrêt dans les stands.
C'est parti. Je suis le troupeau de moutons. Ca avance pas beaucoup. J'aperçois un haut bleu à côté de moi. C'est Lili Brin d'Acier. On piétine. Presque 3 km à ce faux rythme. Puis ça commence à s'étirer. Première montée. Ca grimpe bien, c'est court. De bonnes sensations. J'avance. Au loin j'aperçois un haut bleu. Un Givré. Non, une Givrette. C'est la Vieille. Elle a laissé son Vieux partir devant. On se suit un peu. Je prends ensuite un peu d'avance. Montée. Je marche tranquillou. La Vieille me rejoint, me lâche un petit mot et passe devant. Ok, je m'accroche à ses baskets et la suit.
Le tracé du parcours est chouette. C'est varié. Des cailloux, de la terre, des cailloux, des sentiers, des cailloux, des chemins. Et encore une pincée de cailloux. On descend dans des petites gorges, on remonte sur les hauteurs, on franchit des petites forêts. C'est roulant et je trotte. Les sensations sont toujours bonnes. Je prends même plaisir sur les descentes. Faut quand même bien regarder où on met les pieds, il y a des pièges un peu partout. Je lève pas trop la tête. Je ressens le côté nature du lieu mais j'ai pas vraiment le temps de regarder le paysage. Heureusement, j'étais déjà venu explorer le Massif de la Clape en rando en début d'année.
Le drapeau du club prend les rafales de vent dans ce coin du sud-est, porté par Grande Schtroumpfette, la cheffe des hauts bleus. Des Givrés fous, complètements déjantés, sont sur le bord du parcours, à s'agiter et crier comme des tarés pour m'encourager. J'ai l'impression d'être premier tellement ils s'excitent. Ils sont bizarres ces Givrés. Ca donne quand même un bon coup de boost. J'enclencherai presque le turbo. Presque. Un peu. Mais pas trop. Faut voir. Ca dépend.
Un nouveau haut bleu devant moi. C'est Rallye Boy. Une prépa encore plus foireuse que la mienne. Au départ, il m'avait dit qu'il ferait la course avec les serres-file. Mouais. Jamais croire un Givré qui vous balance ce genre de choses. Je cravache pour arriver à sa hauteur. Je le suis un bout de temps, version élastique. J'approche, il s'éloigne, j'approche, il s'éloigne, j'approche, il s'éloigne. En fait, je crois qu'il ne m'aime pas beaucoup. Ou alors je pue trop. Va savoir... On arrive au ravito. Rallye Boy, c'est son truc, les ravitos. Il s'arrête, prends le café, fume sa clope, reprends une part de gâteau, la tournée du patron, un autre café et l'addition. Moi, je vois débouler des fusées. C'est les concurrents du 12K. Pris dans l'ambiance et un peu con sur les bords, je prends juste un pain d'épice et repart aussi vite. Je l'avale en trottinant et m'étouffe à moitié. Manger ou courir, je dois choisir. J'y peux rien, je suis mono-tâche. Ou juste tâche. Va savoir...
Encore un haut bleu devant. Cette fois c'est la Beuchigue Lionsoise qui fait son 12K en préparation d'un marathon. J'arrive à sa hauteur. Avec ses chevilles en papier mâché, elle fait attention dans les descentes. Je lui fait un croc-en-jambe, lui marche dessus et la double. Non, je déconne. Je profite d'une descente pour la dépasser en faisant bien attention de ne pas la bousculer.
Dernière montée. Tout va bien. Dernière descente. Tout va bien. Puis cheminement le long de l'étang. Vent dans le dos. L'impression de voler et d'aller à 20km/h sans forcer. C'est donc ça les sensations que doivent ressentir les cadors du club. Ouaips, pas mal...
Ecrase-Foulées est là, au bord du parcours. Je ne le reconnais pas au premier abord. Bon, il a pas mis de haut bleu et il est emmitouflé dans ses gros vêtements, ça aide pas. Il prend une photo. Je décroche mon plus beau sourire ultra-bright. Le tracé bifurque. Vent de profil. Ouch. C'est violent. Obligé de me pencher pour lutter.
Le bâtiment d'arrivée. Je franchis la ligne. Je suis bien. J'ai géré ma course et je ne me suis pas mis en PLS. J'ai pas envoyé le cardio dans le rouge. Un bon kiff. Un très bon kiff. De nombreux Givrés sont déjà arrivés. Les autres finissent rapidement.
On attend les podiums. Bip-Bip et Brut-Brut montent sur celui des Gazelles du 18K tandis que Coach Lolo monte sur celui des Vieux-Mais-Pas-Trop-Trop du 12K. La foule est en liesse. Enfin... surtout la foule des Givrés.
- Soir de course
Retour à l'hôtel. Je prends une douche bien chaude, façon sauna. Que c'est bon. Puis direction le resto. Charcuterie lidl. Patates crues. Deux lardons. Fromage presque AOP. Heureusement, l'ambiance et la convivialité du club font passer la pilule. Bon, y avait pas marqué 3 étoiles sur la devanture non plus. Soirée karaoké. Et là, je comprends que les Givrés n'iront pas à The Voice. Chacun son talent.
Minuit, tel Cendrillon qui a perdu sa godasse, les coureurs du lendemain partent se coucher. Enfin, presque. Il en reste un. Fast&Furious, l'à-peu-près Sinatra, semble pas trop motivé à gérer sa soirée. Bon, il fait juste un 50K demain. C'est quoi ? Presque 3 fois ce que j'ai fait aujourd'hui. Pas grand chose. Peanuts. Une brindille. Le patron du resto doit avoir envie que Fast&Furious mette toutes les chances de son côté. Il vire tout le monde. Wonder-Woman a beau râler et demander la tournée du patron, rien y fait. On ferme. Rideau. Dodo.
- Lendemain de course
Ca souffle très fort dans la nuit. Sommeil un peu en intermittence. Réveil. Descente des escaliers. Ouch, j'ai les mollets qui piquent. Aux Givrés, pas de pitié. On met les vieux en haut, au deuxième étage, et les jeunes en bas, au rez-de-chaussée. Et advienne que pourra. Que les plus forts survivent.
Petit dèj luxueux. Pas de course aujourd'hui. Je m'fais re-péter la panse. Non mais, si je ne cours pas pour aller vite, au moins je cours pour pouvoir manger sans avoir mauvaise conscience. Chacun ses buts dans la vie.
Le vent souffle comme un dératé. Il fait froid dehors. On part supporter les Givrés en course aujourd'hui. On s'entasse dans le van de Tranquillou et Tata du Bled. Ca fait une belle brochette. Puis on attend. Dans le vent et le froid, la goutte au bout du nez.
On attend. On attend.
Fast&Furious déboule en pole position sur le 50K. Il aurait pu penser à nous et aller plus vite. Fait pas chaud-chaud. Il passe en trombe. Hop, on s'entasse rapidement dans le van et direction l'arrivée. Fast&Furious finit premier, frais comme un gardon. Puis c'est au tour de Mini Mouse et l'Insubmersible sur le 25K. Malheureusement, on ne peut pas attendre Prout-Prout sur le 25K et Guigui sur le 50K, faut qu'on aille au karting où on a rendez-vous. Un petit groupe est resté sur le parcours pour les encourager et les attendre à l'arrivée.
On débarque au karting. Une activité gérée façon Givrés. Quelques cervicales partent en miettes. Je regarde les autres se tirer la bourre sur le circuit, un bout de pizza à la main, une autre dans la bouche. Moi, la vitesse, c'est pas mon truc. La bouffe, un peu plus. On l'aura bien compris.
La fatigue, le vent et le froid commencent à se faire ressentir. Il est temps de rentrer au pays. La météo est bien dégueulasse. Tonton du Bled gère. C'est à nouveau la discothèque et le blind test dans le Berlingo. Puis vient la fausse note. La faute de goût. Lili Brin d'Acier nous balance Mariah Carey. La Magie de Noël. On la dépose sur une aire d'autoroute. Il y a des choses à ne pas faire.
LES GIVRÉS
Amer C., Aude C., Audrey C., Julien B. Caroline L., Céline F.F., Charline B., Christophe C., Claude A., Clément A., Damien S., David M., Eva P., Fabien B., Frédéric B., Grégory N.D., Guillaume V., Jean-Philippe B., Jean-Marc F., Jérôme B., Laurent B., Louise A., Lydie D., Marie B.G., Marie-Christine C., Marion P., Muriel T., Nadia E., Nicolas V., Patrice D., Pierre L., Philippe F., Samuel A., Sandrine M., Stéphane N., Stéphanie V., Thomas D., Moi.
LE SITE
Gruissan Sports Evènements. Gruissan Kinetik Trail. Site officiel.
Comme d'hab un excellent résumé de course pleins d'humour et super agréable à lire....ça faisait longtemps. Il faudrait que tu refasse des courses, au moins pour qu'on ait des résumés à lire :-)
RépondreSupprimerMerci DJ Juju. Pour les courses, on verra bien si j'arrive à en caler quelques unes entre mes randos, mais c'est pas simple :-) .
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