Genette commune

Genette commune

Genetta genetta

Auteur inconnu - Grand Site Sainte-Victoire


LES INFOS PAS TRÈS VRAIES (MAIS PAS TROP FAUSSES)

Selon l'abbé Gérard Lahaye, la Genette ne doit pas être confondue avec la Jeunette. En effet, la Genette a de grandes oreilles, un museau effilé, de courtes pattes et une longue queue. Alors que la Jeunette, en général, non. Dans la même idée, il ne faut pas confondre la Genette et la Ginette. En effet, la Genette a un pelage gris taché de noir, ce qui est très joli, alors que Ginette a un pelage gris tout taché mais c'est seulement parce qu'elle en fout partout quand elle mange. Et c'est assez moche. 

La Genette peut vivre plusieurs années, alors que la vieillette n'en a plus pour très longtemps. Ginette non plus.

Extrait du manuel du Bouquetin Bucolique


LES INFOS PAS FAUSSES (ET PLUTÔT VRAIES)

- Noms
Genette commune, Genette (français), Common Genet, Genet, Genette (anglais), Genetta (italien), Jineta, Geneta (espagnol), Genette, Ginsterkatze (allemand), Genette (danois), Genetkat (néerlandais).

- Classification
Animalia/Animal (Règne), Chordata/Cordés (Embranchement), Mammalia/Mammifères (Classe), Carnivora/Carnivore (Ordre), Viverridae/Viverridés (Famille), Genetta (Genre), genetta (Espèce).
Linnaeus, 1758 (Descripteur).

- Répartition
La Genette commune, d'origine africaine, est une espèce largement répandue, présente sur la frange nord du Sahara (Maroc, Algérie, Tunisie et peut-être Lybie), puis dans les zones de savane ouvertes et sèches dans toute l'Afrique subsaharienne en trois grands blocs, correspondant approximativement à l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe. Elle est également présente dans les régions côtières de l'Arabie, du Yémen et d'Oman, tandis que les signalements de sa présence en Palestine sont erronés.

En Europe, cette espèce est présente dans l'ensemble du Portugal continental et de l'Espagne, en Andorre, et dans l'ouest, le sud-ouest et le sud-est de la France. Elle est également présente sur les îles méditerranéennes de Majorque, Ibiza et Cabrera. Il existe également des signalements épars en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse et dans le nord-ouest de l'Italie. Dans ce dernier pays, la présence de l'espèce semble résulter d'une colonisation naturelle à partir de la France, alors que les signalements des premiers pays sont probablement dus à la libération involontaire d'animaux en captivité. Des analyses phylogéographiques ont confirmé que cette espèce a été introduite en Europe et dans les îles Baléares. Elle a été observée depuis le niveau de la mer jusqu'à 2600m d'altitude dans les montagnes du Haut Atlas au Maroc et à au moins 3000m d'altitude sur les hauts plateaux éthiopiens.

UICN Red List ©, 2008

- Habitat
La Genette commune a tendance à préférer tous les types d'habitats boisés, à feuilles caduques et à feuilles persistantes, où elle est souvent associée aux rivières et aux ruisseaux, mais elle peut fréquenter des milieux variés, pouvant être trouvée dans d'autres habitats où il y a des proies appropriées. Cependant, elle évite les habitats ouverts, mais peut être présente même dans de petits fragments de bois dans les terres agricoles ou près des villages, et est généralement absente des forêts tropicales, des forêts denses et des mosaïques de forêts et de savanes humides comme, par exemple, les forêts de Miombo en Angola. Il n'est pas rare de trouver la Genette commune à proximité de bâtiments humains, de personnes et de leurs animaux domestiques, ce qui pourrait avoir des implications pour la transmission de maladies.

En France, dans le sud du Massif central, la Genette commune vit dans les garrigues basses et sèches, mais aussi dans les milieux rocailleux ou escarpés, fermés et couverts de forêt, de taillis ou de végétation arbustive, souvent à proximité de points d’eau. Sur les sols calcaires du sud-est de la France, la Genette commune est surtout présente dans les forêts méditerranéennes de chênes verts et pubescents, sous forme de futaies fermées, avec de nombreux rochers dominant la végétation. Elle occupe aussi les futaies de châtaigniers qui offrent de nombreuses cavités et, plus au nord, les hêtraies cévenoles ou ardéchoises de moyenne altitude. Dans l'ouest, elle peut également habiter les bocages humides, préférentiellement les vallées composées de nombreux bois, de friches et d'un réseau dense de haies. Les gîtes se trouvent le plus souvent dans des amas rocheux, des anfractuosités rocheuses, des grottes, des arbres creux, des ruines, mais également au sommet d’arbres élevés comme le chêne pubescent, le châtaignier, les épicéas et les pins.

Il semblerait que le système social de la Genette commune repose sur la territorialité intra-sexuelle. Mâles et femelles adultes vivent en général en solitaires et le territoire d'un mâle peut couvrir celui d'une ou plusieurs femelles. Ainsi, la Genette commune fréquente un territoire d'1 km², qu'elle partage bien souvent sur certaines parties avec d’autres individus. Cet espace est délimité par des crottiers qui sont disposés à des endroits stratégiques, surplombant bien souvent le territoire occupé. Ces amoncellements de fèces sont une façon de communiquer, entre les différents individus.

Photo Damien Brouste © - iNaturalist

- Morphologie
La Genette commune est un mammifère dont la longueur totale avoisine 90 cm environ, dont une quarantaine de centimètres pour la queue. Le poids de l'adulte est compris entre 1,5 et 2 kg. Le pelage et l'aspect général peut rappeler un chat domestique mais son corps est plus effilé, ses pattes plus courtes, son museau plus pointu, son cou et sa longue queue plus longs.

La Genette commune possède un pelage très contrasté, gris fauve tacheté de brun noir sur les flancs en quatre à cinq lignes longitudinales, avec une raie noire sur le haut du dos. La queue est annelée de clair et de noir. La Genette commune possède de grandes oreilles qui ressortent bien du pelage, de grands yeux et son museau allongé se termine par une truffe brun foncé.

- Régime alimentaire
Essentiellement carnivore, la Genette commune se nourrit principalement de petits mammifères, en particulier des Mulots sylvestres ou des Musaraignes, mais aussi des mammifères de taille moyenne comme des écureuils et des loirs, des oiseaux de tailles variables qui sont les proies secondaires les plus régulières, d'autres petits invertébrés divers, des insectes et des fruits. Sa spécialisation dans la capture du Mulot sylvestre lui permettrait d’ailleurs de limiter la compétition alimentaire avec d’autres prédateurs tels que le Renard roux ou la Fouine.

- Cycle de vie
La Genette commune est un animal solitaire et totalement nocturne. Le régime alimentaire de la Genette commune indique qu'elle se nourrit en partie dans la strate arbustive ou arborée.

Le rut de la femelle survient en janvier-février. Un rut secondaire a lieu en mai-juin. Ces périodes ne sont toutefois pas fixes et des naissances peuvent se produire toute l'année. La gestation est de 70 jours et la femelle effectue ainsi une portée de 2 à 3 jeunes par an. Ces jeunes sont alors élevés par la femelle seule. La phase de dispersion débute vers 5 à 6 mois et est caractérisée par un éclatement de la portée en périodes de nourrissage. Par la suite, les jeunes ne seront mâtures sexuellement qu'à l'âge de 2 ans. Cette faible portée et cette maturité sexuelle tardive implique une faible prolificité pour la Genette commune.

Photo Stéphane Lacomme © - Chaîne YouTube

- Étymologie
Genette vient de l'arabe andalou djarnajt, probablement via l'espagnol jineta, de même sens. Les langues germaniques ont repris ce même nom. Ainsi on a l'anglais genet ou genette, le danois genette, le néerlandais genetkat et l'allemand genette. Mais l'allemand utilise aussi le nom ginsterkatze, qui signifie chat des genêts, comme si l'animal fréquentait particulièrement les zones plantées de genêts, ce qui, en réalité, ne semble pas une particularité de son habitat.

- Menaces potentielles
Localement, les Genettes communes ont été et sont encore tuées pour leur viande, les parties de leur corps, leur peau et leur fourrure. En effet, occasionnellement, la Genette commune est consommée par l'homme dans certaines localités. Les parties du corps sont aussi utilisées à des fins médicinales, tandis que les peaux peuvent être utilisées pour la fabrication de karosses en Afrique du Sud, les karosses étant des manteaux de peau d'animaux dont on conserve les poils. En Afrique du Nord également, l'espèce est chassée pour sa fourrure à des fins décoratives. En Europe, la Genette commune était aussi autrefois piégée pour sa fourrure. Au Portugal, cette espèce est tuée illégalement dans le cadre du piégeage des prédateurs pour la gestion de la chasse, ce qui, avec les animaux tués sur les routes, pourrait être la source la plus importante de mortalité anthropogénique. Dans le sud du Portugal, bien que les genettes semblent éviter les autoroutes, elles sont particulièrement sensibles aux routes nationales. Deux tiers des animaux tués sur les routes, enregistrés sur une période de 10 ans, étaient des subadultes et l'indice de mortalité routière était d'environ 12,8 individus/100 km/an. Dans l'ensemble, cependant, on estime que ces sources de mortalité ne menacent pas actuellement les populations locales. La seule exception concerne Ibiza, où la Genette commune est menacée par la perte et la fragmentation de l'habitat causées par l'urbanisation et le développement des infrastructures et du tourisme.

- Histoire et effectifs
La Genette a une histoire intimement liée à l’homme. Domestiquée de l’Antiquité au Moyen Âge au Maghreb, pour sa capacité à réguler les rongeurs dans les bâtisses, son apparition en France et en Europe coïncide avec les invasions sarrasines du VIIème siècle. C’est à cette période que de nombreux individus s’échappèrent des convois.

En 1972, en France, la Genette commune devient une espèce protégée.

En 1980, Waser estime une densité de 1,5 ± 0,37 individus/km² dans le Serengeti.

En 1999, Delibes, puis en 2004, Camps et Llimona, indiquent que, en Europe, la Genette commune est modérément abondante, avec des populations croissantes en France, et des densités de 0,3 à 0,98 individu/km².

En 2002, Palomo et Gisbert indiquent que la Genette commune est commune dans des habitats adéquats dans toute la Péninsule Ibérique.

En 2009, une étude génétique récente confirme que les individus présents en Europe sont génétiquement proche des souches du Maghreb.

En 2010, François Léger et Sandrine Ruette indiquent que la Genette commune est présente en France sur 3 zones. Ainsi, ils indiquent une zone avec des populations régulières et étoffées dans le sud-ouest de la France, une zone de présence irrégulière située en avant de la précédente, avec des populations identifiées, souvent localisées et plus disparates, et, enfin, une zone de présence avec des données éparses au nord, au nord-est et à l’est, où la situation demande encore à être précisée. Ils indiquent cependant que la situation continuer à évoluer.

En 2015, l'UICN indique que la population mondiale de Genette commune est stable et que son statut est en Préoccupation mineure. Elle est l'un des petits carnivores les plus communs dans son aire de répartition d'origine, bien que les données détaillées sur la densité en Afrique soient rares. Pour la même année, Camps indique que dans toute la Péninsule Ibérique, les populations sont stables ou en lente augmentation. À Ibiza, l'habitat est en déclin et de plus en plus fragmenté, et cette espèce est donc suspectée d'être en déclin.


VIDÉO

Vidéo Stéphane Lacomme © - Chaîne YouTube


STATUTS D'ÉVALUATION, DE PROTECTION ET DE MENACE

Genette commune, Statuts. Inventaire National du Patrimoine Naturel. Article internet.
Genetta genetta. IUCN Red List. Article internet.
La liste rouge mondiale... IUCN Comité Français. Article internet.


SOURCES

Genette commune. Inventaire National du Patrimoine Naturel. Site internet.
La Genette commune. LPO PACA. Article internet.
Henriette Walter, Pierre Avenas. La mystérieuse histoire du nom des oiseaux. Robert Laffont, 2003.
François Léger, Sandrine Ruette. La répartition de la Genette en France. Faune sauvage 287, 2e trimestre 2010.

Photo Luis Lourenço © - iNaturalist

Photo Sabina Philippe © - iNaturalist

Photo Jean Benkhelil © - iNaturalist

Photo Yannick Juvé © - iNaturalist

Photo Stéphane Lacomme © - Chaîne YouTube

Photo Stéphane Lacomme © - Chaîne YouTube

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