CAP DE LABASSET
2038m
Depuis le Lac de Peyrelade |
PANORAMA
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TOPONYMIE
Le Cap de Labasset (CGL) n'était pas identifié sur la Carte de Cassini (1815). Il était identifié mais non nommé sur les Cartes de l'Etat-Major (1820-1866) et il était nommé Pic de Ballonque sur les Cartes IGN de 1950 (CGL).Cap viendrait du gascon cap qui signifie tête, partie supérieure, promontoire, avancée d'un relief, haut d'un quartier, d'un vallon (PdtP, TvhM). Labasset viendrait de labas, labassas, qui sont de grandes dalles lisses et luisantes, des lauzes de schiste plate, grande et lisse, et qui viendraient de lavar qui signifie laver, ce type de dalles étant autrefois utilisée pour faire les plans inclinés des lavoirs (PdtP, TvhM), associé au diminutif -et (TvhM). Le cap de labasset serait ainsi le promontoire de la petite dalle lisse, ou, plus précisément, le promontoire de la petite falaise.
Le mot labasset ne génère pas d'autre nom dans le secteur où se situe ce sommet (CGL).
La toponymie des Pyrénées parle du relief car celui-ci fait partie des contraintes journalières du gardien de troupeaux qui doit sans cesse arpenter le terrain et donc en avoir une connaissance parfaite pour éviter l'accident et retrouver le soir son chemin et sa cabane. Le montagnard est défini par le relief qui est ce par quoi il est un homme de la montagne et non pas un homme de la plaine. La toponymie des Pyrénées parle aussi très souvent des pierres et des rochers, qui sont des choses arides et stériles pour les bergers, et dont la présence est souvent un danger ou du moins un obstacle, une gêne, au contraire des zones de pâturage qui concentrent l'essentiel du travail des gardiens de troupeaux. Les cailloux et les rochers, sauf en de très rares exceptions, représentent pour le berger la montagne inutile. La variété des termes utilisés pour définir ces pierres et ces rochers est d'une grande richesse, exprimant des nuances de tailles et de formes, de couleurs, ou encore des précisions selon l'usage que l'on en fait ou selon les légendes qui peuvent s'y rattacher. Les labasses, ces grandes dalles lisses et luisantes, ont, de tous temps, été utilisées par les pâtres et les bergers pour couvrir leurs cabanes et leurs abris, réalisant ainsi des toits en lauzes. Dans certaines vallées, comme en Aure, les grandes labasses de schiste, plantées à la verticale dans le sens de la hauteur, ont servi à clôturer les prairies de fauche. Ailleurs, elles ont servi aussi à la construction des abris à conserver le lait, à proximité d'une source ou d'un ruisseau. En montagne, leur nom est presque toujours employé pour désigner des roches en place, parfois des falaises lisses et raides (TvhM).
SITUATION
GÉOLOGIE
Le Cap de Labasset est situé dans le secteur du dôme de Chiroulet composé de métatexites, formés de migmatites rubanées et d'anatexie, non datés (CIB, CGL).
-> voir les infos sur la naissance des Pyrénées.
Les migmatites sont des roches métamorphiques constituées d'un mélange de niveaux de gneiss associés à des zones fondues de nature granitique. Ces roches résultent d'une fusion partielle de la croûte terrestre (DiG).
L'anatexie désigne la fusion progressive des roches de la croûte terrestre par élévation de température et de pression. Dans le contexte d'un métamorphisme élevé, les roches fondent partiellement, donnant des migmatites, puis, éventuellement, fondent totalement, engendrant des magmas dont le refroidissement et la cristallisation en profondeur sont à l'origine de roches plutoniques, le plus souvent de type granite. Les processus d'anatexie affectent les zones de subduction et de collision (DiG).
La métatexite est le stade initial de l'anatexie. Le taux de fusion étant faible, seules quelques zones de la roche originelle sont concernées. Sur la même roche coexiste un paléosome et un néosome. Le paléosone correspond au matériel originel, en général gneissique, non affecté par l'anatexie. Le néosome correspond à la partie nouvelle partiellement ou totalement fondue. Le néosome est lui-même divisé en deux parties, le leucosome qui correspond au liquide recristallisé, et le mélanosome, qui correspond à un résidu réfractaire à la fusion. Dans la métatexite, la structure du gneiss est conservée et leucosome et paléosome s'agencent parallèlement à la foliation donnant naissance à un gneiss rubané, une métatexite rubanée. Dans quelques cas, le néosome s'injecte dans le paléosome sous forme de veines souvent plissées (PAL).
Carte géologique (BRGM, IGN) |
MÉTÉO
Cap de Labasset (meteoblue)TOPOS
Les topos du Bouquetin Boiteux passant au Cap de Labasset.Itinéraire | Km | D+ | Altitude max | D+/Km | Cotation | Chiens |
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Lac de Peyrelade, Cap de Labasset | 16 | 1050 | 2014 | 65,63 | T2 | Autorisé |
SOURCES
PdtP : Romain Bourbon. Petit dictionnaire toponymique des Pyrénées. MonHélios. 2018. Chronique du Bouquetin Baveux.TvhM : Marcellin Bérot. La toponymie - La vie des hommes de la montagne. Editions Milan, 1998. Chronique du Bouquetin Baveux.
DiG : François Michel. Dictionnaire illustré de géologie. Editions Belin, 2016. Référence éditeur.
CGL : Cartes. Site Géoportail. Site en ligne.
CIB : Cartes. Site Infoterre/BRGM. Site en ligne.
ETG : Échelle des temps géologiques. BRGM. Site internet. PDF en ligne.
RPG : Joseph Canérot. Roches et paysages géologiques du Parc National des Pyrénées. Cairn Éditions, 2017. Référence éditeur.
PAL : Quelques remarques sur le métamorphisme et les roches s'y rapportant. Académie de Limoges. PDF en ligne.
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