CHAPELLE NOTRE-DAME D'ARANTZA D'AINHOA
390m
15 février 2021 |
NB : L'altitude mentionnée ici est approximative.
INFOS
La chapelle
La chapelle est un édifice de construction non daté mais qui date, au plus tard, d'avant le milieu du XVIIIe siècle. Elle fut reconstruite en 1799, puis en 1814, et fut restaurée en 1896. A l'intérieur de la chapelle se trouve un tableau évoquant la légende de sa création. Sous une niche du porche de la chapelle se trouve une statue de Sainte Rita, offerte par une survivante du camp de concentration d'Auschwitz après la Seconde Guerre Mondiale. Enfin, devant le porche, se trouve une descente de croix, construite en 1899 et formée par une représentation sculptée d'une pieta installée dans un petit édifice.
La grotte
A une cinquantaine de mètres en contrebas de l'édifice se trouve une source et une petite grotte artificielle, édifiée en 1897 sur l'emplacement où la tradition situe l'apparition de la Vierge.
Le calvaire
A proximité de la chapelle se trouve un Calvaire, représentant la Crucifixion du Christ au milieu des deux voleurs, édifié en 1898. Il se trouve également de nombreuses stèles discoïdales, dont l'édification n'est pas datée.
Le chemin de croix
Il existe un chemin de croix, construit en 1886, reliant l'église Notre-Dame de l'Assomption d'Ainhoa à la chapelle.
HISTOIRE
Avant 1800
La date historique de création de la chapelle est inconnue mais la construction de l'édifice est attachée à une légende (2A2B, 3SPB). Selon l'explication officielle, la chapelle n'est qu'une modeste réplique de Notre-Dame d'Arantzazu en Gipuzkoa (2A2B, 3SPB), le prestige et la popularité du grand sanctuaire d'Onati ayant largement dépassé les limites de sa province, des églises dédiées à Notre-Dame de l'Aubépine se trouvant jusqu'en Amérique centrale (3SPB). Cependant, la petite montagne d'Atxulai a probablement toujours accueilli des fidèles, car elle correspond au traditionnel culte des sommets disséminé à travers le Pays Basque, et la légende de l'apparition de la Viege sur une aubépine a fondé des dizaines de sites pieux tout au long des Pyrénées. Il est donc possible que Notre-Dame d'Arantza ait son originalité spécifique (3SPB).
-> voir la légende de l'apparition de la montagne Atxulai.
Vers 1765, Jean de Beherecoetchea, né le 6 février 1745 à la maison Gorritia, décide vers ses 20 ans de dédier sa vie à la Vierge, en s’installant comme ermite dans la chapelle surplombant le village d'Ainhoa. Il est qualifié d'instituteur dans les archives communales, les écrits le confirment en précisant qu'il aurait créé une école pour jeunes pâtres, et leur apprenait à lire. On peut souligner un premier rôle initiatique de cet ermite, pour une population de montagnards isolés de l'éducation donnée aux villageois, ces derniers étant plus favorisés par leur situation et les moyens des familles.(2A2B).
En 1799, la chapelle est reconstruite (3SPB). En effet, peu après la révolution française, une bataille entre républicains français et espagnols avait ravagé le petit édifice. Jean de Beherecoetchea, en faisant appel aux dons des villageois d'Ainhoa pu ensuite la reconstruire rapidement (2A2B).
En 1814, la chapelle est reconstruite une seconde fois (3SPB). En effet, elle fut à nouveau détruite, cette fois à cause des guerres napoléoniennes. Il est dit que les français en firent une batterie de canons, et construisirent des fortifications sur l'Atxulai, la petite montagne où se situe la chapelle, et sur le plateau de l'oratoire. Jean de Beherecoetchea retourna au bourg pour organiser des quêtes, appelant la générosité des habitants d'Ainhoa, pour reconstruire la chapelle (2A2B).
1800 à 1900
En 1825, le 26 novembre, Jean de Beherecoetchea, décède à l'âge de 88 ans dans la maison Cochkoinea, première ferme située sur le chemin de la chapelle. Il est sans doute le dernier ermite de ce genre en Pays Basque (2A2B).
En 1886, un chemin de croix est dressé selon le souhait du prêtre Duronea, de l'église Notre-Dame de l'Assomption d'Ainhoa jusqu'à la chapelle Notre-Dame d'Arantza (2A2B).
En 1896, la chapelle est restaurée grâce à un don de 2000 francs (2A2B).
En 1897, une petite grotte est bâtie à l'endroit où la tradition situe l'apparition de la Vierge, au niveau de la source (2A2B, 3SPB), selon le souhait de l'abbé Duronea (3SPB). Elle se trouve à une cinquantaine de mètres en contrebas de la chapelle (3SPB).
En 1898, le Calvaire représentant la Crucifixion du Christ, au milieu des deux voleurs, est élevé à proximité de la chapelle, grâce au don de Saint-Martin Etchart, un habitant d'Ainhoa qui a fait fortune en Amérique, et aux croix en chêne offertes par la famille Bécas de Jonionea (2A2B).
En 1899, une descente de croix, formée par une représentation sculptée d'une pieta installée dans un petit édifice, est créée devant le porche de la chapelle. Il semble qu’à partir de ce moment, une tradition de cérémonie annuelle fut lancée, avec une certaine régularité d’évènements (2A2B).
1900 à 2000
Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, une habitante d'Ainhoa est détenue au camp de concentration nazi d'Auschwitz et évoque Sainte Rita, la sainte des causes désespérées, avec véhémence. Cette dame, à son retour, se précipite à l'église du village pour remercier la sainte, comme elle se l'était promit dans le cas où elle survivrait. Elle fait alors l'offrande d'une statue dédiée à cette sainte (2A2B).
TOPONYMIE
Le nom de Notre-Dame vient de la Vierge Marie qui est la sainte à laquelle est dédiée la chapelle. Arantza est le nom basque de l'aubépine. Notre-Dame d'Arantza signifie donc Notre-Dame de l'Aubépine (2A2B).
Ainhoa est le nom du village où se situe la chapelle. Certaines hypothèses voient une origine arabe dans le nom du village, où aïn signifierait source, sans qu'une occupation arabe ne soit prouvée. D'autres y lisent une déformation d'un nom basque, (G)ain-(G)oa qui signifierait hauteur élevée. Cependant ces deux hypothèses sont un peu outrancières et peu fondées, et aucune explication étymologique valable n'existe jusque-là (2A2B).
LE CULTE DE LA VIERGE MARIE
La popularité de la Vierge Marie auprès des chrétiens est plus sensible dans la zone pyrénéenne que partout ailleurs en Europe. Les lieux de culte forment une chaîne ininterrompue depuis l'Euskaldi jusqu'à la Catalogne, sous la forme de chapelles, d'oratoires ou de sanctuaires, sans compter les multiples paroisses dédiées à la mère du Christ. De plus, un simple décompte des saints titulaires des paroisses de la zone pyrénéenne fait apparaître une prépondérance très nette de la Vierge, à elle seule davantage représentée que l'ensemble des autres saints. Sa vénération, très ancrée au Pays Basque, a des racines anciennes et mystérieuses, noyées dans les récits légendaires (3SPB). Dans la majeure partie du Pays Basque, le culte marial trouve une place conséquente. Cette vénération à la sainte féminine n'est peut-être pas sans lien à un culte ancien voué à une divinité féminine, symbole de maternité (2A2B).
A l'origine, le christianisme n'a voué de culte qu'aux martyrs et aux ascètes, et la Vierge Marie ne partageait aucune de ces qualités. La vénération populaire à Marie parvint en Europe après l'invasion musulmane en Syrie, au VIIe siècle, où ce culte prit naissance. Cet évènement provoqua en effet l'immigration de milliers de chrétiens arabes qui initièrent les Européens au culte de la Vierge. On attribue à deux papes, Serge I et Constantin I, d'origine syrienne, l'officialisation et l'expansion de ce culte, dans les évêchés et les monastères (3SPB).
SITUATION
MÉTÉO
Chapelle Notre-Dame d'Arantza d'Ainhoa (meteoblue)TOPOS
Les topos du Bouquetin Boiteux passant à la Chapelle Notre-Dame d'Arantza d'Ainhoa.Itinéraire | Km | D+ | Altitude max | D+/Km | Cotation | Chiens |
---|---|---|---|---|---|---|
Errebi, Soporro, Pic d'Ourrezti, Bizkailuze, Gorospil | 19,5 | 1100 | 702 | 56,41 | T2 | Autorisé |
SOURCES
2A2B : Arantzetako Ama Birjinaren Beila. Analyse anthropologique d'un patrimoine culture immatériel religieux. Le pèlerinage à la chapelle Notre-Dame-d'Arantza à Ainhoa. Histoire. 2015. (Alexandra Larralde / DUMAS-01288852)
3SPB : Saints, sources et sanctuaires du Pays Basque. 1995. (Olivier de Marliave / Editions Aubéron)
PHOTOS
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