ÉGLISE NOTRE-DAME DE L'ASSOMPTION D'AINHOA
120m
15 février 2021 |
NB : L'altitude mentionnée ici est approximative.
INFOS
L'église
L'église est composée d'une nef unique, d'une abside hémicirculaire et d'un clocher-tour. La partie inférieure de la nef et de l'abside, en pierre de taille ocre et dotée de baies étroites pouvant faire office de meurtrières, est datée probablement du XIIIe siècle et pourrait avoir servie de système défensif, tandis que la partie supérieure, en moellons, est datée du XVIe ou du début du XVIIe siècle. La longue nef de 36m sur 13m est une particularité fréquente dans les églises prémontrées. Elle permettait la séparation des laïcs, des convers et des chanoines lors des offices liturgiques. L'absence de contreforts laisse penser que, à l'époque de sa construction première, seule l'abside devait être voûtée d'un cul-de-four, aujourd'hui masqué, tandis qu'une simple charpente couvrait la nef. Au sud, une porte moderne, de date inconnue, remplace le portail latéral primitif couronné d'un porche dont subsistent trois corbeaux, qui pourraient aussi avoir soutenu la charpente d'un possible cloître.
A l'intérieur de l'église, se trouvent des murs enduits et un plafond lambrissé à caissons. Les tribunes de bois à balustres sculptées sont datées de 1649 et le décor est caractéristique des églises basques.
Le chemin de croix
Il existe un chemin de croix, construit en 1886, reliant l'église à la chapelle Notre-Dame d'Arantza.
HISTOIRE
1200 à 1400
Au XIIIe, les lieux où se situe l'actuel village d'Ainhoa sont un espace agricole de pâturages, de transhumance et de chênaies (TrPB).
En 1238, Aynoa est une dépendance du seigneur Juan Perez de Baztan, lieutenant du roi, et de l'abbaye prémontrée d'Urdax, en Navarre (TrPB). Le 27 avril, le bourg d'Ainhoa est vendu à Thibaud, comte de Champagne, pour la somme de 40.000 sueldos sanchetes, une somme très importante (2A2B).
Probablement au XIIIe siècle, les chanoines de l'abbaye prémontrée d'Urdax fondent un prieuré ainsi qu'une bastide sur les lieux de l'actuel village d'Ainhoa. Ces lieux sont un espace idéal pour les prémontrés dont la vocation, outre la prédication, est la mise en culture et l'élevage. Ils possèdent notamment des troupeaux transhumants, des traités de faceries ayant été signés dans la vallée du Baztan. En tant que zone frontière, les lieux sont également un important lieu de passage pour les commerçants et les voyageurs (TrPB) et il est possible que les prémontrés fondent aussi un hôpital afin de les accueillir (TrPB, 2A2B). L'église est ainsi probablement construite au cours du XIIIe siècle (BM, TrPB). Elle est alors composée d'une nef unique et d'une abside hémicirculaire en pierre de taille ocre ainsi que plusieurs baies étroites. Il est probable que seule l'abside est voûtée d'un cul-de-four tandis qu'une simple charpente couvre la nef. Au sud, un portail latéral est couronné d'un porche dont les corbeaux peuvent aussi soutenir un possible cloître (TrPB).
Au XIIIe et au XIVe siècle, le village d'Ainhoa est très disputé entre le Labourd, dépendant de la Couronne d'Angleterre, et la Navarre, avant d'être proclamé terre indivisé entre les deux royaumes (TrPB). L'église d'Ainhoa est réputée pour avoir été probablement une forteresse, une hypothèse qui pourrait être validée par l'aspect défensif de la nef, avec ses murs percés de meurtrières (2A2B).
1400 à 1500
En 1451, le village d'Ainhoa est proclamé terre de la Couronne de France (TrPB, 2A2B), lorsque le Labourd tombe aux mains des français avec le siège de Bayonne par le comte de Foix (2A2B).
1500 à 1700
Au XVIe siècle, ou au début du XVIIe siècle, la nef est réhaussée en moellons (BM, TrPB).
Au XVIIe siècle, le clocher-tour carré est édifié (BM, GPR).
En 1649, la nef de l'église est dotée de tribunes (BM, 2A2B) de bois à balustres sculptées (GPR).
1900 à 2000
En 1994, l'église est inscrite aux Monuments historiques (BM).
En 1996, l'église est classée aux Monuments historiques (BM).
TOPONYMIE
Le nom de Notre-Dame vient de la Vierge Marie qui est la sainte à laquelle est dédiée l'église.
Ainhoa est le nom du village où se situe la chapelle. Certaines hypothèses voient une origine arabe dans le nom du village, où aïn signifierait source, sans qu'une occupation arabe ne soit prouvée. D'autres y lisent une déformation d'un nom basque, (G)ain-(G)oa qui signifierait hauteur élevée. Cependant ces deux hypothèses sont un peu outrancières et peu fondées, et aucune explication étymologique valable n'existe jusque-là (2A2B).
LE CULTE DE LA VIERGE MARIE
La popularité de la Vierge Marie auprès des chrétiens est plus sensible dans la zone pyrénéenne que partout ailleurs en Europe. Les lieux de culte forment une chaîne ininterrompue depuis l'Euskaldi jusqu'à la Catalogne, sous la forme de chapelles, d'oratoires ou de sanctuaires, sans compter les multiples paroisses dédiées à la mère du Christ. De plus, un simple décompte des saints titulaires des paroisses de la zone pyrénéenne fait apparaître une prépondérance très nette de la Vierge, à elle seule davantage représentée que l'ensemble des autres saints. Sa vénération, très ancrée au Pays Basque, a des racines anciennes et mystérieuses, noyées dans les récits légendaires (3SPB). Dans la majeure partie du Pays Basque, le culte marial trouve une place conséquente. Cette vénération à la sainte féminine n'est peut-être pas sans lien à un culte ancien voué à une divinité féminine, symbole de maternité (2A2B).
A l'origine, le christianisme n'a voué de culte qu'aux martyrs et aux ascètes, et la Vierge Marie ne partageait aucune de ces qualités. La vénération populaire à Marie parvint en Europe après l'invasion musulmane en Syrie, au VIIe siècle, où ce culte prit naissance. Cet évènement provoqua en effet l'immigration de milliers de chrétiens arabes qui initièrent les Européens au culte de la Vierge. On attribue à deux papes, Serge I et Constantin I, d'origine syrienne, l'officialisation et l'expansion de ce culte, dans les évêchés et les monastères (3SPB).
SITUATION
MÉTÉO
Eglise Notre-Dame de l'Assomption d'Ainhoa (meteoblue)TOPOS
Les topos du Bouquetin Boiteux passant à l'Eglise Notre-Dame de l'Assomption d'Ainhoa.Itinéraire | Km | D+ | Altitude max | D+/Km | Cotation | Chiens |
---|---|---|---|---|---|---|
Errebi, Soporro, Pic d'Ourrezti, Bizkailuze, Gorospil | 19,5 | 1100 | 702 | 56,41 | T2 | Autorisé |
SOURCES
TrPB : Trésors de l'art roman en Pays Basque (Maritchu Etcheverry / Kilika éditions)
GPR : Guide des Pyrénées romanes (Julie Vivier, Sylvain Lapique / Editions Privat)
BM : Eglise Notre-Dame de l'Assomption (Base Mérimée)
2A2B : Arantzetako Ama Birjinaren Beila. Analyse anthropologique d'un patrimoine culture immatériel religieux. Le pèlerinage à la chapelle Notre-Dame-d'Arantza à Ainhoa. Histoire. 2015. (Alexandra Larralde / DUMAS-01288852)
PHOTOS
Nef et clocher-tour |
Nef et porche d'entrée |
Abside, nef et clocher-tour |
Abside |
Commentaires
Enregistrer un commentaire