Cincle plongeur
LES INFOS PAS TRÈS VRAIES (MAIS PAS TROP FAUSSES)
Le Cinglé plongeur, à ne pas confondre avec le Psychopathe étrangleur, qui est moins mignon, ou le Taré péteur, qui est plus odorant, se trouve généralement au bord des ruisseaux tumultueux. Il effectue des plongeons, en slip moule-burnes, devant un jury de femelles hystériques qui lui donnent des notes. Avant de s'élancer, il gonfle le torse pour montrer ses pectoraux et ses abdos kronenbourg puis effectue généralement des mouvements de flexion-extension, ce qui lui fait remuer la queue. Le Martin pécheur se mêle parfois à la compétition. C'est ce qu'on appelle les jeux pathétiques.
Le Cinglé plongeur est un oiseau qui nage alors que, selon des sources peu fiables, le Cinglé volant est un poisson qui vole. La nature est tout de même très étrange.
LES INFOS PAS FAUSSES (ET PLUTÔT VRAIES)
- Noms
Cincle plongeur, Merle d'eau, Cincle à gorge blanche (français), White-throated dipper (anglais), Wasseramsel (allemand), Mirlo acuatico (espagnol), Merlo acquaiolo (italien).
- Classification
Animalia/Animal (Règne), Chordata/Cordés (Embranchement), Aves/Oiseaux (Classe), Passeriformes/Passereaux (Ordre), Cinclidae/Cinclidés (Famille), Cinclus (Genre), cinclus (Espèce).
Linnaeus, 1758 (Descripteur).
- Répartition
Le Cincle plongeur est une espèce présente dans la plupart des régions montagneuses d'Eurasie et du Nord-Ouest de l'Afrique.
En France, le Cincle plongeur est présent toute l'année. Il se trouve de 100m d'altitude jusqu'à plus de 2500m, y compris sur des secteurs plus ou moins ombragés, dès que le courant rapide et la clarté de l'eau lui apportent proies et zones de chasse.
- Habitat
Le Cincle plongeur est un oiseau aquatique essentiellement sédentaire. Seules quelques populations du nord de la Scandinavie et de l'Oural effectuent des mouvements migratoires partiels, de moyenne ou longue distance.
Le Cincle plongeur fréquente les cours d'eau rapides et froids, bien oxygénés avec des remous et des cascades. Il se retrouve ainsi partout où il existe des rivières et ruisseaux de type montagnard, non pollués avec un courant élevé et riche en invertébrés qui vivent au fond des eaux, sur le lit de gravier et de roches.
Le Cincle plongeur s'écarte rarement des rivières et recherche les secteurs accidentés. Les petits lacs sont aussi visités et l'oiseau peut s'y reproduire à condition d'avoir à proximité des sections de cours d'eau rapides.
En hiver, le Cincle plongeur délaisse plus ou moins les hautes altitudes où la neige bloque l'accès aux torrents et descend vers le piémont. L'été, chaque couple établit son territoire le long de 3 à 5km de torrent, le patrouillant et le défendant sans cesse par des vols rapides au ras de l'eau, de caillou en caillou.
Le Cincle plongeur construit son nid dans des anfractuosités rocheuses, derrière une cascade, dans les trous des arbres ou des murs, ou encore sous des ponts, mais toujours très près de l'eau. Le nid est fait d'une énorme boule de mousse à ouverture latérale et complétée à l'intérieur d'une structure de brindilles entremêlées. Le site de nidification doit comporter un emplacement à l’abri des intempéries et des prédateurs pour le nid, des zones riches en nourriture en eaux vives peu profondes et des sections de rives couvertes par la végétation où les juvéniles pourront se cacher. La qualité de ces critères détermine également la longueur du territoire.
Le Cincle plongeur a une territorialité faible en automne et hiver. A cette période des dortoirs pouvant dépasser une dizaine d'individus se forment sous certains ponts non ventés et pourvus de juchoirs. Mais dès janvier en plaine, en mars-avril en montagne, la territorialité des mâles s'exacerbe, ce qui marque le début de la saison de reproduction.
- Morphologie
Le Cincle plongeur ne présente pas de dimorphisme sexuel. Adulte, la longueur totale de son corps est de 17 à 20cm et son poids varie de 47 à 75g. La femelle, qui a un poids moyen de 58g peut ainsi atteindre 74g lors de la ponte et descendre à 47g en fin de nidification, tandis que le mâle, qui a un poids moyen de 66g, peut varier de 57 à 75g, avec un maximal en hiver.
Le Cincle plongeur possède un corps trapu et rondelet, de petites ailes et une courte queue. Son iris varie avec l'âge, du brun-gris au brun-rouge. La tête et la nuque sont couleur chocolat, le plastron est blanc, limité par une bande rousse, parfois absente. Le reste du plumage est brun sombre à noir, le bec est noirâtre et les pattes sont roses. Ces couleurs lui permettent de se fondre dans l'environnement où il évolue, c'est-à-dire les berges des torrents tumultueux.
Les juvéniles ont des couleurs moins tranchées avec un manteau gris et dessous blanchâtre marqués par les liserés brun ou noir des plumes.
- Vol
Le Cincle plongeur a un vol battu, rapide, coupé de brusques écarts de direction, et effectué souvent au ras de l'eau ou à 2 ou 3 mètres au-dessus de l'eau. Lors des rares déplacements pour changer de bassin fluvial, le vol peut monter à 20 mètres au-dessus du sol.
- Chants et cris
Les chants, émis par les deux sexes posés ou en vol lors des parades, sont fréquents sauf en été. Les cris marquent la
surprise, l'alerte ou la prise en chasse d’intrus.
- Adaptation aquatique
Comme un grand nombre des oiseaux aquatiques, le Cincle plongeur peut graisser son plumage afin de le rendre totalement imperméable. Pour ce faire, il vient frotter son bec contre une petite glande située non loin du croupion avant de s'en badigeonner tout le corps.
Le Cincle plongeur dispose aussi de petits clapets qui viennent obturer instantanément ses narines lorsqu'il plonge dans l'eau et d'une membrane qui vient protéger ses yeux.
- Régime alimentaire
Le Cincle plongeur se nourrit essentiellement d'invertébrés aquatiques, composés de différents insectes aquatiques ou tombés dans l'eau, de larves, de vers ou encore de petits mollusques.
- Technique de chasse
Le Cincle plongeur est capable de plonger, de nager mais aussi de marcher au fond du torrent, parfois à contre-courant, pour trouver sa nourriture. Il plonge et nage avec aisance, en s'aidant de ses ailes pour gagner le fond du torrent et, lorsqu'il marche au fond du torrent, il retourne les petits galets et cailloux afin de déloger sa nourriture. Il reste ainsi immergé de 3 à 10 secondes, généralement à moins de 1m de profondeur, mais il peut atteindre 1mn en apnée.
- Cycle de vie
Le mâle construit le nid seul. En plaine, cette construction peut débuter en janvier en dehors des périodes de gel, ou tarder jusqu'en mars. Le Cincle plongeur est, quasi généralement, monogame, le mâle défendant un territoire et la femelle en choisissant un selon les ressources. Celle-ci, lorsqu'elle a fait son choix de mâle, termine l'intérieur du nid.
En plaine, le Cincle plongeur peut pondre de mi-février à mi-avril en plaine et jusqu'à fin mai en haute montagne. Au bout de 16 à 17 jours, les œufs, de 3 à 6 par ponte et qui sont couvés par la femelle durant cette période, éclosent. La femelle les réchauffe et les nourrit seule pendant 6 à 7 jours puis le mâle intervient plus souvent par l'apport de proies plus grosses. Après 17 à 24 jours, les poussins sautent du nid et restent quelques jours dépendants des adultes. Le mâle, assidu au début, finit par délaisser la nichée pour aller parader avec une autre femelle. Si la nourriture est abondante, une seconde ponte peut survenir, entre 3 et 15 jours après l'envol de la première nichée.
Les jeunes peuvent être amenés à quitter le nid avant d'avoir complètement acquis le vol. Cependant, ils sont alors déjà très à l'aise dans les eaux tumultueuses. 1 mois après l'envol, les jeunes débutent une mue partielle qui leur fait acquérir le plastron blanc caractéristique de l'espèce et qui se termine à la fin de l'été. Les jeunes restent sur le territoire familial jusqu'à la fin de l'été et se dispersent par la suite, certains à côté, d'autres loin, parfois à plus de 50km.
La maturité sexuelle est acquise à 1 an mais la compétition territoriale oblige certains mâles à différer leur reproduction. A partir de 1 an également, et ensuite chaque année, le Cincle plongeur effectue une mue complète qui débute à la mi-juin et se termine en septembre.
Le Cincle plongeur est actif surtout le matin et le soir où il effectue sa recherche de nourriture et où le mâle effectue des tours de surveillance de son territoire. Entre les deux, il a de nombreuses périodes de repos dans des caches au ras de l'eau et d'où il ne sort que très brièvement pour s'étirer et rechercher quelques nourritures. Cependant, au cours de la période de reproduction, le mâle est actif toute la journée.
Le Cincle plongeur a une longévité maximale observée de 10 ans mais son espérance de vie est estimée à environ 2,4 ans en moyenne.
- Étymologie
Le nom scientifique Cinclus cinclus vient du latin cinclus qui vient du grec kigklizô qui signifie qui remue sans cesse la queue. Ce nom est en rapport avec son comportement lorsqu'il est posé au sol. Il effectue alors de réguliers mouvements de flexion-extension, comme monté sur un ressort.
Le nom Cincle vient donc du latin cinclus tandis que le qualificatif de plongeur rappelle sa faculté à plonger et à évoluer dans l'eau des torrents. Le Cincle plongeur est aussi appelé Cincle à gorge blanche en raison de son plastron blanc qui tranche avec le reste de son plumage, mais aussi Merle d'eau en raison du fait que cet oiseau a un peu l'allure du merle, en plus petit, avec sa morphologie rondelette.
- Effectifs
Les effectifs européens de couples nicheurs de Cincle plongeur fluctuent au gré des températures et des précipitations.
Au début des années 1980, qui furent fraîches et humides, une augmentation de la densité de Cincle plongeur a été observée au Royaume-Uni ou en France.
Au cours de la période de 1989 à 1993, à étés chauds et précipitations hivernales insuffisantes pour la recharge des aquifères et l’alimentation ultérieure en eaux superficielles, il a été observé un déclin des effectifs au Pays de Galles, en Forêt Noire ou en plaine lorraine. Par contre, suite à une prise en glace hivernale plus brève autorisant une réoccupation plus précoce des territoires, une rivière de Norvège a accueilli dans ces années 117 couples nicheurs contre un maximum de 70 les dix années précédentes.
Un accroissement de la population de Cincle plongeur a été noté en Allemagne dans le Harz de 1977 à 1994 et en Saxe de 1990 à 1994.
Malgré ces variations annuelles, la tendance d’évolution depuis 1970 des effectifs ou de la distribution est nulle au Royaume-Uni ainsi qu'en France où l’effectif d’environ 30 000 couples nicheurs semble constant sur le long terme.
VIDÉOS
- Magnifique vidéo d'environ 2 minutes du National Geographic Wild France montrant le Cincle plongeur plongeant dans des eaux tumultueuses mais aussi des vues sous l'eau.- Courte vidéo de 30s environ du Parc National des Pyrénées montrant la parade d'un couple de Cincles plongeurs.
STATUTS D'ÉVALUATION, DE PROTECTION ET DE MENACE
Cincle plongeur, Statuts (Inventaire National du Patrimoine Naturel)Cinclus cinclus (IUCN Red List)
La liste rouge mondiale... (IUCN Comité Français)
SOURCES
Cincle plongeur (Inventaire National du Patrimoine Naturel)Cincle plongeur (Parc National des Pyrénées)
Cincle plongeur (LPO)
Cincle plongeur (Oiseaux.net)
La mystérieuse histoire du nom des oiseaux (Henriette Walter, Pierre Avenas / Robert Laffont)
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