CHÊNE SESSILE
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LES INFOS PAS TRÈS VRAIES (MAIS PAS TROP FAUSSES)
Selon l'oubliable botaniste Gérard Ginéko, dit Gégé la main verte, les Cécile accouchent de glands. Depuis, après de nombreuses recherches idiotes et sans intérêt mais qui ont fini par porter leurs fruits, la communauté des scientifiques qui n'ont rien d'autre à faire est heureuse d'annoncer qu'elles ne sont pas les seules.
Le chêne rouvre. On ne savait même pas qu'il avait fermé.
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LES INFOS PAS FAUSSES (ET PLUTÔT VRAIES)
- Famille et noms
Famille des Fagacées.
Autre nom scientifique : Quercus sessiliflora.
Autres noms : Chêne rouvre (Français), Chêne à trochets, Chêne des pierriers, Chêne mâle (Français, secondaire ou régional), Roure de fulla gran (Catalan), Roble albar
(Espagnol), Haritz kandugabea (Basque), Cassou (Occitan), Chestnut Oak, Durmast Oak, Sessile Oak (Anglais), Bergeiche, Durreiche, Harzeiche, Traubeneiche, Wintereiche (Allemand), Ischia, Quercia rovere, Rovere (Italien).
- Type biologique
Plante macrophanérophyte (arbres, d'une taille à l'âge adulte de plus de 8m, leurs bourgeons d'hiver sont habituellement situés à plus de 50cm au-dessus du niveau du sol).
- Tronc, rameaux et taille
Arbre de grande taille, jusqu'à 50m. Jeunes rameaux fragiles et glabres ou presque glabres. Tronc élancé et non lisse.
- Fleurs
Floraison de avril à mai.
Fleurs à étamines en chatons (inflorescence cylindrique formée de minuscules fleurs du même sexe, serrées les unes contre les autres) grêles pendants. Fleurs pistillées à stigmates bruns.
- Feuilles
Feuilles caduques, vert foncé, glabres sur les deux faces, à lobes arrondis. Pétiole relativement long, à limbe généralement dépourvu d'oreillettes.
- Fruits
Fructification de septembre à octobre. Petits fruits, appelés glands, ovoïdes, assez courts, à cupule (petite coupe) couverte d'écailles nombreuses et serrées, et à pédoncule nul ou très court.
- Humidité et pH du sol
Plante mésophile (plante indicatrice de sécheresse modérée), surtout sur silice (plante se développant sur un sol au pH acide).
- Répartition globale
Espèce présente en Europe et en Asie occidentale.
- Répartition pyrénéenne
Dans les Pyrénées, espèce présente depuis l'étage inférieur (jusqu'à 800m, versant nord, 1000m, versant sud) jusqu'au haut de l'étage montagnard (800m à 1700m, versant nord, 1000m à 1900m, versant sud). En versant nord, présente sur les collines du piémont et, en montagne, de la Vallée d'Aspe jusqu'au Confluent en amont des peuplements de Chêne pédonculé jusqu'à la hêtraie à 1500m. En versant sud, présente de l'Andorre jusqu'à la Haute Navarre, localisé à la lisière inférieure de l'étage montagnard.
- Étymologie
Jusqu'au XVIIIe siècle, chêne s'écrivait chesne, qui est la dérive de chasne, attesté vers 1100. Chasne provient du bas latin du IXe siècle casnus, probablement emprunté au gaulois cassanos, qui était le nom le plus courant du chêne dans cette langue. Le gaulois cassanos pourrait se rapprocher de l'adjectif pluriel gaulois casses qui signifie bouclés. Dans ce cas, cassanos, donc le chêne, serait le touffu, l'enchevêtré, ce qui s'expliquerait par le fait que les branches des plus grands chênes sont sinueuses et souvent entremêlées.
Chêne sessile vient du fait que les glands de cette espèce sont sessiles, c'est-à-dire qu'ils sont attachés directement aux rameaux, sans pédoncules intermédiaires. Sessile vient de l'adjectif latin sessilis qui signifie peut se tenir assis, à large base, adjectif qui vient lui-même du latin sedere qui signifie être assis.
Le Chêne sessile est aussi appelé Chêne rouvre en français. Rouvre provient directement du latin robur qui est le nom latin de cette espèce particulière de chêne. Robur a également donné l'italien rovere, le nom italien du Chêne rouvre. Dès l'époque classique, robur avait pris le sens figuré de solidité, résistance, et parfois celui d'élite, civile ou militaire. L'adjectif latin robustus, dérivé de robur, signifie au sens propre relatif au chêne rouvre et au sens figuré robuste. En français, robustus a donné une famille de mots dont robuste, robustesse, roboratif, corroborer.
Le nom grec drus, dont le sens primitif est arbre, s'est spécialisé au fil du temps pour désigner le chêne en particulier. En effet, le chêne, dans la globalité de ses espèces, était autrefois considéré comme l'arbre par excellence, ce qui explique cette dérive de la langue. Dans L'Iliade et L'Odyssée, drus signifiait déjà chêne et non arbre. Ce mot grec drus se rattache à une racine indo-européenne doru qui n'a pas laissé de trace en latin où c'est le mot quercus, dérivé de la racine indo-européenne perk-us, qui signifiait chêne. La racine indo-européenne doru se retrouve aussi dans le nom gaulois deruos qui signifiait également chêne comme l'autre mot gaulois cassanos, et qui a dérivé pour donner en breton dervenn qui signifie également chêne. Le mot druide vient du latin pluriel druidae, mot qui pourrait, mais sans certitude, se rattacher au grec drus et donc au chêne.
Avec cassanos et deruos, le gaulois disposait d'une troisième forme pour désigner le chêne. Ainsi, la forme hercus signifiait aussi chêne. Cette forme se retrouve dans le latin hercynius, devenu hercynien en français, et dont le sens premier, aujourd'hui oublié, était bien relatif au chêne.
- Histoire, symboles et légendes
Dans le bois sacré de Dodone, au nord-ouest de la Grèce actuelle, se situait l'un des plus anciens sanctuaires grecs. Les croyants venaient là recueillir les oracles de Zeus, que les prêtres déduisaient en écoutant le bruissement du vent dans les feuillages des chênes. Selon la mythologie grecque, le chêne, symbole de puissance et de force, était l'un des deux attributs de Zeus, le dieu des dieux. L'autre attribut était l'aigle, roi des oiseaux.
Selon Pline, le Chêne rouvre était l'arbre le plus sacré pour les druides de la culture celtique en Gaule, et c'est cette espèce particulière de chêne qui était au centre de tous les symboles, historiques ou légendaires, chers aux celtes de Gaule.
Depuis le XIXe siècle, le képi d'apparat des généraux et des maréchaux de France est orné de feuilles de chêne, en accord avec la symbolique de puissance de l'arbre.
SOURCES
Nouvelle flore illustrée des Pyrénées (Marcel Saule / Editions du Pin à Crochets)Découvrir la flore des Pyrénées (Françoise Laigneau, Rando éditions)
Chêne rouvre (Tela Botanica)
Baseflor (Philippe Julve)
La majestueuse histoire du nom des arbres (Henriette Walter, Pierre Avenas / Robert Laffont)
Feuille et rameau - Photo Bouquetin Bigleux © |
Tronc - Photo Bouquetin Bigleux © |
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